L’origine du Château de Saint-Sauveur à Rocbaron . Sur les hauteurs du pic rocheux surplombant le Village de ROCBARON à 520 mètres d’altitude, les ruines d’une fortification témoignent de la présence humaine à l’époque médiévale. Ce sont les ruines du Château féodal de Saint-Sauveur.
L’emplacement du Château laisse supposer à son nid d’aigle, un passé militaire assez mouvementé avec un puissant fossé artificiel d’une quinzaine de mètres et des meurtrières sur les restants de murs.
La construction faite en moellons de section sensiblement cubique, grossièrement rejointés semble indiquer une origine Haut-Moyenâgeus du XIème voire Xème siècle. Les références historiques font cruellement défaut, seule une tradition orale invérifiable voudrait qu’il fût détruit au cours du XIIIème siècle à l’occasion de bagarres locales, distractions assez en honneur entre les seigneurs de l’époque.
Une autre hypothèse, assez séduisante, selon laquelle les occupants, trop à l’étroit sur cette minuscule plate-forme, ont déserté le site pour aller s’installer un peu plus loin à l’emplacement du château de Forcalqueiret dont la construction est effectivement postérieure à celle de ROCBARON. Les deux Châteaux communiquent d’ailleurs directement à vue et, qui plus est, appartiennent tous deux à la même famille des REFORCIAT, seigneurs de Marseille
Ruines du Château Féodal de Saint-Sauveur.Situé sur un piton rocheux de 520 m et d'une superficie de 15000 m2, cette minuscule forteresse longue d’une trentaine de mètres sur 12 mètres de large est un magnifique observatoire. La vue y est superbe sur la plaine de Puget-Ville et de Cuers, sur le massif des maures, celui de la Sainte Baume, le Coudon, les îles d’Hyères (Levant, Port Cros, Porquerolles) ainsi que les cimes enneigées du Massif de l’Ubaye..
Sur le sommet de l'entablement rocheux nous trouvons les ruines du château avec des restes de bâtiments entourant une petite cour, aux murs très arasés, sauf au nord où subsiste un beau pan de mur polygonal à double parement en petits moellons assisés, percé de jours étroits à larges embrasures appareillées en pierre de taille. Au pied nord du château, nous trouvons un grand fossé taillé dans le rocher qui a servi probablement de carrière de pierres au moment de l'édification du château.
Au nord du fossé, une esplanade rocheuse descendant vers le nord. Sur la pente occidentale, des restes du village avec des fragments très discontinus et arasés de murs de soutènement et d'un mur d'enceinte.
Dans le vallon oriental, un chemin d'accès caladé (ancien chemin de Brignoles à Cuers).
Sur le col, au bord du chemin et au pied du rocher, les vestiges de l'église avec une nef unique aux murs peu épais en moellons assisés, probablement couverte jadis d'une charpente, l'abside a totalement disparu.
Mais qui était donc le « Baron » ?
Le castrum de "Roca Barone" ou de "Rocha Baronis" appartenait au début du 11e siècle à la branche aînée de la famille de Rocbaron-Signes : Guillem de Rocbaron, frère de Guibert du Luc, fit donation à Saint-Victor de quelques terres à Tourves en 1019, 1020 et vers 1025. Il fut probablement l'aieul de Dodon de Rocbaron, témoin dans un acte vers 1060, et d'Ameil de Rocbaron, donateur d'une terre à une date inconnue. Sur le territoire de Rocbaron, les moines marseillais acquirent au cours du même siècle quelques terres et la paroisse.
La dynastie de ce nom dut s'éteindre au cours du 12e siècle.
Le 14 Janvier 1206, Guillaume de ROCBARON fait donation perpétuelle au Monastère de Montrîeux, du droit de pâturage sur toutes les terres du « Castrum de Rocbaron ».
Le 03 Janvier 1227, probablement ce même Guillaume vend le Castrum de Rocbaron à Geoffroy de REFORCIAT de la branche des Seigneurs de Marseille. Geoffroy de REFORCIAT, bénéficiaire de cette vente est celui qui constitue la baronnie de Forcalqueiret, membre de la famille des Vicomtes de Marseille. Il venait d’ailleurs d’acheter le 07 Mai 1217 au frères BREMOND et Raymond d’AURIOL, les droits et terres que ceux-ci possédaient sur le CASTRUM de Forcalqueiret, ainsi que le Bourg de Sainte Anastasie.
L'affouagement de 1315-1316 (dénombrement des familles d'un village pour l'assiette des impôts)
ne distingue pas les trois villages, qui comptent ensemble 63 feux. Le château, abandonné à la ruine, fut utilisé comme carrière de pierre pour la construction d'un nouveau corps de logis à Forcalqueiret en 1417.
Le village déclaré désert en 1471, il fut repeuplé au 16e siècle, mais les nouveaux habitants s'établirent dans la plaine, en contrebas du site médiéval à l'emplacement du village actuel.
Sources: Inventaire général du patrimoine culturel : www.culture.gouv.fr